Luciano Rispoli psicologo: Les expériences fondamentales du Soi (1).

in “Somato” n. 28 Marzo 1996.


Les expériences fondamentales du Soi sont celles qui peuvent ètre considérées comme essentielles, indispensables à un développement équilibré de la personnalité. Ce sont des expériences fondamentales pour l’existence, que chaque individu a traversées pendant sa vie, surtout pendant la période de la première enfance, mème si c’est parfois d’une facon insuffisante et carentielle. Qui n’a jamais été “pris”, au moins comme nouveauné, n’a pas été airné ou bien n’a pas aimé dans sa vie, ne s’est pas nourri qui n’a pas peru sa force calme, n’a pas bénéficié d’une vraie pause, ne s’est pas abandonné chacun de nous aurait pu conserver la capacité de reproduire toujours, et positivement, de pareilles expériences (toutes indispensables à la plénitude de la vie), si ces expériences initiales avaient produit un effet positif.  Si cela n’est pas arrivé, c’est la thérapie qui doit alors reconstituer le tissu lacéré du Soi. Beaucoup d’expériences vécues en thérapie calquent par la suite les vécus de la première enfance, elles peuvent ainsi ètre expressement pensées et projetées à cette tin, exacternent à partir des expériences fondamentales du Soi.

Le besoin d’etre pris:

Marianna

Une des expériences les plus importantes pour la continuité du Soi chez l’enfant, est celle de se sentir ‘pris”, soit au sens métaphorique, sait au sens littéral et physique do mot.

Mème si, originairement, il est intégré, et en plein contact avec le milieu, le Soi originaire du nauveau-né pendant les premières années de la vie est fragile, exposé aux coups du milieu, aux frustrations, aux déceptions, aux effets négatifs causés par le manque d’accueil des besoins fondamentaux. Le cadre dont aujourd’hui nous disposons sur les caractéristiques de la première enfance a certainement beaucoup changé, par rapport à ce qu’an croyait il y a seulement une vingtaine d’années. Le petit enfant est capable d’interagir avec le milieu, d’agir sur lui afin de satisfaire ses propres exigences, de l’attendrir par son aspect menu, joli et souple, de l’émouvoir, de l’activer au son dramatique et urgent des larmes, de nombreux types différents de larmes. Aujourd’hui nous savons aussi que les facultés logiques et celles de la connaissance sont extrèment développées depuis le début (analyser, discriminer, comparer, reconnaitre et associer, etc.), avec les capacités imaginatives, le mande des symbales et des fantaisies, ci surtout la capacité de sentir, d’ètre en contact profond avec les sensations qui parviennent de l’intérieur et de l’extérieur, avec les émotions et l’activation congruente des appareils physiologiques internes à l’organisme. D’ailleurs, le nouveau-né dépend toujours de l’adulte pour sa survivance physique et psychique. Bien que ses capacités d’ètre en contact, de percevoir et d’exprimer soient développées, celles de se procurer tout seul la nourriture, la chaleur, les couches propres et sèches, des positions confortables et appropriées, ne le sont pas pareillement. En somme, le nouveau-né n’est pas capable de mouvoir directement le mande matériel environnant, mais seulement de pousser les adultes à agir surplace. La position dans la quelle les découvertes et les recherches récentes nous montrent le nouveau-né est, dans un certain sens, plus délicate et plus critique que la précédente : le nouveau nè est sensible, il comprend et percoit, il a des besoins profonds auxquels il ne peut pas renoncer mais si ceux-ci ne sont pas satisfaits, les conséquences sont dangeureuses pour la préservation de son intégrité. A chaque coup du milieu qui n’est pas adouci par les figures adultes, le Soi originaire se retire un peu plus au-dedans de la personne, il s’altère et se transforme pour éviter de succomber, il rend la zone de contact avec l’extérieur plus épaisse dans certaines parties, en formant graduellement ce qui a été défini comme le faux Soi. Winnicot avait bien deviné le concept de continuité de l’existence du Soi, quand il soutenait que “le développement du psyché-soma avance sur une certaine ligne à condition que sa continuité d’existence ne sait pas dérangée” (Winnicot. 1958, p293). La nécessité que le noyau do Soi sait sauvegardé est donc vitale : mais pas au sens de la préserver à tout prix (en un impassible isolement) du contact avec le milieu. Le besoin du nouveau-né semble plutòt celui de pouvoir percevoir la protection, de pouvoir détendre les tensions, d’ètre “pris” par la mère, chaque bis qu’il a du étre plus actif après avoir protesté, demandé, pleuré, sauri, mangé. Il s’agit de la nécessité de pouvoir s’abandonner de nouveau, tranquille et protégé, en se sentant “tenu” et soutenu. Marianna, pendant son enfance, a vécu la présence de sa mère comme une sorte de danger et d’alarme continus. Elle se la rappelle comme une personne forte, qui s’imposait à la volonté de sa fille, très envahissante, et, quelquefois, extrémement dure et fustigeante. Marianna est une femme aux traits pleins, tendant à l’embonpoint, avec un corps assez robuste tout son corps évoque quelque chose de mou. Ses formes fondamentalement majestueuses s’incurvent toutefois vers le has le dos parait bossu à hauteur des épaules qui sont légèrement tombantes. Mème ses joues tendent à glisser vers le bas, plutòt qu’à ètre élastiques et bien en place. Le regard et le sourire s’ajoutent à ce tableau, en le complétant. Le sourire est toujours légèrement oblique, las, sauffrant, il renvoie l’image d’une femme qui connait bien la situation, une femme affligée, car il n’y a pas grand chose à faire, pleine de reproches silencieux,désillusionnée par la vie. Les yeux pourraient rayonner d’un désir vibrant, dune présence émotive très intense, mais, dans l’enthousiasme, ils sont souvent adoucis par le lait que ses paupìères s’entrouvrent pendant un istant de trop. Il ne s’agit pas d’un battement net il dure longtemps et se produit avec mollesse, si bien que cela entraine également un refroidissement de l’enthousiasme du thérapeute. Les mouvements de Marianna révèlent néanmoins une force quelle a du dissimuler : le résultat en est l’exaspération de certains mouvements lents, dune personne qui a beaucoup vécue et désillusionnée. répétés souvent d’une faon stéréotypée. Mme sa voix est trop faible pour ce corps, incurvé mais plein. Ses troubles ne suivent pas un cours constant et de temps en temps ils se précipitent, de mme que sa faible stabilité vacille lorsque Marianna est surprise par des crises de paniques et d’angoisse. Durant ces troubles, elle a la gorge serrée et suffoque ; des flambées de sensation la submergent et une série de douleurs la trappe surtout au bras droit. Il est significatif que, depuis le début de la thérapie, ces douleurs au còté droit de son corps aient subi une intensification graduelle jusqu’au moment où est réapparu, d’une faon claire et nette, le souvenir d’avoir été empèchée pendant des années de suivre sa disposition naturelle à etre gauchère. Marianna suit une thérapie de groupe, des réunions intensives de deux Jours (un week-end entier) chaque mois et demi, Déjà pendant la première période, beaucoup d’anciens vécus ont été sollicités et des changements considérables sont arrivés par rapport à sa manière d’ètre habituelle. A la quatrième réunion intensive, elle se trouve dans une phase de hauts et de bas de grandes agitations alternées à des moments de bien ètre nouveaux et inusités ; plusieurs reves pendant la nuit, une sensation déferlante de peur, qui est en train démerger graduellement et qui est très forte surtout le matin, peu apres le réveil. Au début de la réunion, elle raconte que la nuit précédente, elle s’est réveillée et levée, et qu’au matin, elle avait encore le còté droit (le dos et le bras) engourdi. La gorge et les joues étaient gonflées et fourmillantes, et elle avait senti une sensation de peur profonde juste “à l’intérieur des muscles”. Pour la première fois, elle avait réussi à percevoir distinctement son dos, comme si elle s’était rappelée la transformation subie lorsqu’elle était petite et ces événements qui l’avaient poussée à s’incurver, à se renfermer sur elle-meme.
L’expérience thérapeutique proposée à l’équipe à partir de là est, initialement, un travail sur san dos. Dans la phase actuelle de la thérapie de Marianna, la nécessité dune bonne prise de contact avec cette partie du corps devient une occasion pour tout le groupe de travailler sur un niveau qui est toujours d’importance fondamentale pour la régression, car le dos est riche de sensations déposées et stratifiées pendant toute la période de la première enfance.
Les participants au groupe s’étendent sur la moquette, avec le dos bien appuyé, en respirant d’une facon profonde, “diaphragmatique”. Ensuite ils commencent à allonger lentement le dos, en le frottant sur le plancher, en assouplissant les parties fixes et “rouillées”, en remuant les epaules, en se massant toute la partie postérieure du corps à partir du cou en descendant le long du dos, du bassin, des fesses, jusqu’à la partie postérieure des jambes, et aux mollets,
Les mouvements deviennent plus forts et rapides, afin d’intensifier les sensations et la chaleur dans le dos et dans les jambes, des sensations souvent enfermées et étouffées par des années de contròle devenu automatique et inconscient. Graduellement, (les mouvements deviennent encore plus rapides, jusqu ‘au moment où ils perdent leur coordination, ils deviennent désorganisés et involontaires et permetent ainsi une perte de controle (mème temporaire et limitée), une diminution de la volonte et de la vigilance.
Dans cette “vague” de mouvements spontanés, de frissons et de sensations qui s’amorcent, la voix a un role important. Le thérapeute invite e le groupe à la faire sortir plus librement pour faciliter l’apparition  de mouvements rapides dans les jambes. Ils finissent par entrainer le
corps entier, dans une augmentation graduelle qui arrive enfin fait son apogée, une petite explosion qui survient lorsque le mouvement ne peut plus continuer, après quoi, finalement, on peut ‘se laisser aller’ on s’abandonne et on desserre, au moins temporairement , chaque tension musculaire volontaire Le travail sur le dos  favorise un relàchement et une diminution du contròle, mais il permet aussi de rappeler le matériel émotif et le vécu qui sont reliés su dos, stratifiés et cristallisés dans cette partie du corps. Nous avons pu voir concrètement, dans le cas de Mariana, comment le dos a  eu un ròle fondamental dans sa vie et son enfance, surtout pour cet écroulement qui, sous le poids de la négativité de sa mère et des peurs, s’était déterminé. Une focs que les patients sont étendus sur le plancher, enfin sans défenses, avec un souffle qui devient extrèmement profond ci traverse leur corps de haut en bas Ci vite versa, on peut reprendre très lentement le mouvement, sons abandonner encore la condition de régression intense dans laquelle on est plongé. Le thérapeute conseille (en accompagnant cette remontée jusqu’aux couches lies plus pro fondes du Soi avec un fan vocal calme ce’ lent) de retrouver, par des mouvements de faible amplitude, les mains, les pieds, les jambes et les bras, et puis tout le corps. On se retourne lentement sur une hanche et puis sur  l‘autre, jusqu a prendre, peu a peu , un balancement rythmique, en l’accompagnant de la voix un Son comme un cantilene, une sorte d’ancienne chansonnette que la personne se chante a elle-meme, intensement émotive. Le balancement sur le dos, d ‘abord de droite à gauche et  ensuite en avant et en arriere, constitue en meme temps un massage utile et agreable, une reprise des mouvments de la vie, un retour lente et graduel a un contact avec la salle et les gents du groupe, un lent reveil de l’etat de profondeur du a l’experience precedente de se laisser aller. . Une deuxième étape, après ces premiers contacts avec le dos et son contenu de vécus archaiques, peut étre constituée par une expérience de type relationnelle, pareillement régressive, mais basée sur l’interaction entre deux individus. Le groupe se repartit en couples  tour à tour, dans chaque couple, l’un fait fonction d’adulte ( du geniteur) et l’autre d’ un petit enfant (3-4 ans) en pleine crise de resistance et de refus. Jouer le role de l’anfant introverti signifie rivivre interiuremente le vecu. Les emotions et les attitudes d’hostilite et de negtativite typiques de la boudrerie enfantine ; des attitudes qui surviennent souvent meme lorsqu’on est desormais un adulte, apres une experience cuisante et de deception, apres le chagrin du a un refus.  Chez l’enfant désappointé (mais aussi chez l’adulte lorsqu’il se trouve dans la phase de résistance) une idee se forme et se renforce : ils l’ont trahi, il ne pourra plus accorder sa confiance aux autres, personne ne pense à lui et ne le comprend ; c’est comme si le monde entier lui était hostile. Cette position dépressive, de retraite, se manifeste pendant l’enfance par une série le positions, de mutismes, de refus fortement ostensibles. Peu à peu, il devient de plus en plus difficile de sortir de cet état de sombre bouderie, meme si l’enfant espère toujours ardemment que quelqu’un le force et le fasse sortir de là. Toutefois, il ne facilite pas l’action de l’adulte, au contraire, il l’empeche, massivement, et plus  mécanisme est avancé (en s’intensifiant et en se cristallisant dans le comportement), plus il le fait. L’enfant, au moins apparemment, refuse l’aide du géniteur : il reste obstinément dans un état de résistance et le chasse, il donne des coups de pieds, il se jette par terre avec son visage tourne vers le sol comme s’il voulait s’enfouir. Mais dans son for intérieur son espoir profond est que l’adulte triomphe de “l’épreuve”, que l’affection, l’intéret , l’amour soient finalement plus forts que le refus opposé par lui. Il faut que le géniteur prouve, avec une évidence nette, que son fils s’est trompé en se sentant abandonné, que ce qu’il avait percu n’est pas vrai, qu’il peut encore croire et se laisser “prendre”. Mais cette fois, l’enfant doit en ètre certain et, entretemps, plus ses doutes avaient crù, plus il a besoin de l’ètre. C’est seulement lorsqu’il parvient à cette confiance qu’il peut enfin céder, sous les insistances résolues da géniteur, et sortir de son état de rebus et de défense sombre il peut ouvrir son dos, il peut s’abandonner rasséréné et rassuré dans ses peurs profondes. Le cours de cet évènement peut etre proposé de nouveau, de la meme facon, qu’il se déroule dans e monde de l’enfant, en qualité d’expérience thérapeutique pour les groupes. Il faut toutefois, que le thérapeute accorde des temps assez longs pour permettre aux personnes d’entrer dans leurs émotions, dans les souvenirs des vécus pour réussir à percevoir ce qui est en train d’arriver, au niveau soit corporel, soit mental ; et surtout pour pouvoir changer de la position de résistance à celle d’ouverture. Il s’agit dune expérience forte et dure, mais intensément douce en mème temps, qui doit ètre bien guidée par le thérapeute et éventuellement aide par l’accompagnement d’une musique indiquée, intensément émotive, mais pas envahissante. Marianna travaille avec Serena l’implication emotive sur ce sujet est profonde pour les deux femmes. Marianna est la première à faire “la fille boudeuse”, et son degré de résistance est extrèmement net. Serena est douce et patiente, mais peut-ètre peu résolue, peu énergétique dans sa tentative de faire percevoir à la fillette qu’elle peut effectivement s’en remettre. Comme il fallait s’y attendre à cause des événements passés de sa vie familiale. Marianna insiste dans son refus, avec toute son ancienne hostilité, au-delà d’un niveau raisonnablement “normal” : éloigne Serena infailliblement, tandis qu’il est évident que la peur croit en elle et lui fait revivre les angoisses de l’enfance. Elle continue à se défendre et à se serrer comme un hérisson étendue sur le plancher, avec le dos encore plus bossu, si bien que Serena abandonne, elle ne continue plus : elle finit par se décourager, et seconde “l’apparent” désir de Marianna d’ètre laissée tranquille, toute seule. Mais lorsqu’elle se sent laissée, au contraire de ce que  les apparences pouvaient laisser croire. Marianna tombe dans une panique profonde. La peur est si forte et si intense, et le vécu si archaique, qu’ils éclatent des profondeurs par un cri désespéré et une luite chaotique, aveugle et violente, typique de quelqu’un qui a perdu totalment la raison. A ce moment-là, le thérapeute intervient, afin de ne pas laisser Marianna dans l’ancienne et terrible expérience d’etre abandonnée, seule avec ses peurs. Le risque est d’approfondir les scissions du Soi déjà existantes. Il est absolument indispensable que la thérapie ne confirme pas les événements négatifs vécus pendant l’enfance, si nous ne voulons pas que les altérations qui ont mené aux malaises et aux troubles dont le patient souffre se renforcent ultérieurement (dune facon toujours plus irréversible). La panique de Marianna représente donc un de ces moments où le thérapeute ne peut pas ne pas intervenir s’il veut modifier l’expérience figee du passé. C’est pour cette raison que j’interviens directement, et que je prends Marianna dans mes bras avec force et résolution. En mème temps j’intensifie son contact avec moi en lui faisant écouter aussi ma voix, en lui disant qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur, que je suis là, à còté d’elle, que je ne l’abandonnerai jamais et la tiendrai toujours avec moi en la serrant fortement dans mes bras. Marianna crie et se débat, mais moi je la “tiens” par la force et entre-temps aussi avec la douceur, en approchant mon visage du sien, joue contre joue. Je continue à lui parler, à lui faire sentir ma présence, pour lui faire percevoir la réalité du présent plutòt que le contenu des vieilles illusions échappées des profondeurs de son ètre. C’est pourquoi je la caresse aussi, et lui commande d’ouvrir ses yeux et de me regarder. Peu à peu, Marianna cesse de se débattre et se laisse prendre par moi elle ouvre ses yeux et me regarde. Puis elle fond en larmes dans mes bras, des larmes pleines par à-coups, si rares pour elle. Je continue à lui parler avec calme, doucement, en faisant diminuer chaque fois les retours de panique et les vieilles chimères terrifiantes par le “contact”, par les sensations positives du moment, par le regard et les caresses, jusqu’à ce quelle se calme complètement. Son visage se décontracte, un sourire apparait, le diaphragme recommence à se soulever dans une respiration ample et profonde (sous mes constantes suggestions), pendant que de grands soupirs, et une respiration par saccades (typique après des larmes intenses) la traversent par vagues. Le visage et le corps de Marianna apparaissent maintenant changés de facon surprenante : son visage est lisse et doux sa bouche n’a plus cette sorte d’expression oblique et ironique; le sourire est simple et calme ses yeux sont “souples” et brillants, intensément expressifs, mais sans le fond habituel de peur. Toute sa mine est plus jeune, presque une mine de fillette, mais avec une sérénité insolite chez Marianna. Les épauies aussi sont “reichées” et ne sont pas incurvées en avant mème le dos semble se détendre et perdre sa courbe et sa bosse. Il n’y a plus aucune trace d’obstination tètue d’un instant auparavant, ni de cette violence autodestructive et de gesticulation hystérique et aveugle. A la place, il y a le calme, la plénitude, le contact avec le thérapeute. Une nouvelle possibilité se dessine pour Marianna, ou plutòt une possibilité très ancienne qui finalement se rouvre, comme un canal obstrué dans le quel de l’eau courante recommence à couler à la place de l’ancienne, malsaine et stagnante.

Les prochaines fois, il faudra, bien sur, arreter les vieilles idées épouvantables et faire augmenter la perception de la réalité (dune réalité différente de celle de mon enfance) on ne devra pas laisser Marianna en proie à la panique et li faudra combattre celle-ci par l’intensité et la force du contact. Mais le passage est désormais frayé, et Marianna n’oubliera plus (pas seulement dans la mémoire centrale mais aussi dans la mémoire périphérique de tout son corps) la sensation de pouvoir pleurer dans les bras d’un autre, de s’y abandonner en sentant qu’il y a quelqu’un, quelqu’un qui peut la “prendre”. Il s’agit dune expérience récupérée, qu’on ne pourra jamais plus effacer ou détruire dans les profondeurs de son Soi.